Rentrée 2020: Évitons le Covid-out!
Une nouvelle page va s’écrire dès cette rentrée.
Après 6 mois où vies professionnelle et personnelle auront été troublées, la frontière entre les deux mondes s’est estompée.
Chacun y aura trouvé des bons ou moins bons côtés, mais ce n’est pas là le changement le plus significatif.
Au travail, les masques se sont généralisés, les distances augmentées, les repas à la cantine ou entre collègues distanciés, les réunions limitées, les déplacements et missions réduits voire supprimés….
Tout le monde s’est soudain centré sur sa santé et cherche à éviter le risque que désormais « l’autre » représente. Le risque est désormais très concrètement dans la proximité de sa ou son collègue, de sa ou son chef, de son client ou fournisseur, sans parler du trajet pour s’y rendre pour peu que l’on doive utiliser des transports en commun.
Venir au travail est devenu une source d’insécurité pour les collaborateurs de l’entreprise, tant coté santé que côté organisation et carrière (quand il ne s’agit pas encore plus simplement de perdre son poste).
En parallèle, les évolutions du business, des finances de l’entreprise, la mise en place de l’activité partielle plus ou moins rémunérée, le développement du télétravail, l’arrivée de quarantaines aléatoires entre pays, la limitation des dépenses, etc sont autant de facteurs anxiogènes pour les salariés qui doivent s’adapter à des changements rapides et profonds.
L’ultra centralisation des décisions au début de la crise – gestion du cash, blocage des dépenses, … a certes permis aux entreprises d’agir rapidement, mais elle n’est plus adaptée pour la suite car elle fait prendre de nombreux risques à l’entreprise sur le moyen terme :
– Perte de valeur de l’entreprise car l’ultra centralisation ne traite pas les signaux faibles, qu’ils viennent des clients, des fournisseurs et des équipes
– Désengagement des équipes qui subissent ces décisions
Ces actions directes top-down sont des éléments complémentaires d’insécurisation pour les équipes alors qu’il est souhaitable, dès la phase de sortie d’urgence, de les laisser reprendre la main pour participer à la reconstruction.
Il ne faut pas sous-estimer les changements profonds et invisibles sur les salariés que cette rentrée implique.
Cette double insécurité, dans sa relation aux autres et dans l’avenir de ses missions peut amener le salarié à s’isoler et décrocher et pourra aboutir à ce que l’on appellera alors le « Covid-out ».
Sans action concrète, les relations au travail vont s’en trouver perturbées.
Pour éviter tout risque de délitement des liens entre les équipes, qui aurait un effet sur l’efficacité de ces équipes, et donc de la performance de l’entreprise, il faut vite prendre en compte, dès cette rentrée, les impacts de ces nouveaux besoins et comportements.
Ceci est d’autant plus important que l’activité, le business, voire les équipes sont impactés et demandent des prises de décisions, actions et déploiements de mesures rapides pour y faire face.
En ce qui concerne la santé, et plus généralement la bonne forme physique et mentale, elle est devenue en quelques mois un sujet majeur pour tous les salariés.
La santé apparaît désormais encore plus visiblement un besoin primaire – et l’entreprise et les collègues en sont parties prenantes.
Il apparaît donc nécessaire permettre à chacun d’avoir des moments personnels pour sa forme physique et mentale afin de permettre que le temps du collectif soit focalisé sur les enjeux communs.
C’est le rôle du management d’organiser la synthèse entre d’une part les obligations de changement dans l’entreprise et d’autre part les besoins des salariés de se sentir acteur de ce futur, tout en protégeant la santé de tous les collaborateurs.
La solution existe, la réponse doit être dirigée selon deux axes :
Il faut adjoindre au travail collectif en équipe, un temps pour le travail sur soi, qu’il soit physique ou mental.
> Le collectif
Plus que jamais il faut redonner du sens au vivre ensemble en entreprise
– Redéfinir notre mission commune
– Qu’est ce qui a changé dans notre business ?
– Comment agir face à ces évolutions business ?
– Comment nous adapter ensemble ?
– Quelles formations engager pour assurer notre évolution ou pivotement ?
– Quels nouveaux modes de fonctionnements mettre en place – open space, télétravail, horaires décalés,…?
– Clarifier les enjeux, les missions et rôles de chacun dans ces changements
– Redonner confiance dans le collectif et son utilité.
– Caler les trois temps du management en adéquation avec ces changements
Cela passe par les travaux en communs, guidés et animés, pour remettre la focale sur la prise en compte des signaux faibles – ou moins faibles – qu’ils soient business, humains, économiques, etc Et savoir en extraire les décisions de changements parfois difficiles à obtenir mais nécessaires compte tenu des changements qui se profilent. Puis il faut communiquer fréquemment à tous les étages et à toutes les équipes. Embarquer, embarquer, embarquer….
Même si l’Etat accompagne comme jamais ces changements, et en particulier les entreprises qui font face à des trous de charges ou de trésorerie, les changements sont à engager dès que possible et les équipes doivent embarquer ces changements.
> L’individu
La forme physique et psychique est dorénavant encore plus au centre des préoccupations des salariés.
Si le phénomène n’est pas nouveau, cet épisode amplifie le besoin de se sentir capable d’affronter physiquement et moralement son travail et ses relations aux autres.
La sécurité face aux risques vécus, ou ressentis, dans l’entreprise, devient le besoin de chacun pour libérer à nouveau sa créativité et générer à nouveau l’empathie nécessaire au fonctionnement d’une équipe
En complément de potentielle formation, la mise en place d’activités permettant à chacun de se réaliser sur sa « forme » mentale ou physique, qu’il s’agisse de pratique sportive, de yoga, de méditation ou autres, va permettre à chacun de se retrouver, se recentrer et créer son énergie positive.
La mise en place de ces activités doit être personnalisée pour être adaptée aux besoins et envies de chacun.
Ces activités sont déjà déployées, avec succès, dans de nombreuses entreprises. L’objectif est de permettre à tous, sans jugement, de progresser sur le/les sujet(s) qui lui semblent les plus utiles et qui vont lui permettre d’être ouvert à l’autre. Cette activité va permettre à chacun de se renforcer lui-même, L’entreprise doit mettre en place les moyens pour accompagner ses salariés dans cette amélioration personnelle.
Qu’il s’agisse d’une heure toutes les semaines ou tous les quinze jours, chacun pourra construire sa forme physique et émotionnelle dans ce monde professionnel en plein bouleversement.
Prêt pour cet automne ?
La rentrée va être demandeuse de changements rapides.
L’époque du management positif, actif, courageux dans ces choix, respectueux des individus dans leur différences est plus que jamais d’actualité pour passer cette étape.
Un nouveau style de management alliant cohérence des enjeux et objectifs, cohésion des équipes, pratique personnelle pour se sentir meilleur, peut permettre d’augmenter le sentiment de sécurité, de solidité et développer le mieux-être au travail dans cette période plus que jamais demandeuse de sens au niveau du collectif et d’existence au niveau de l’individu.
Les deux axes, collectifs et individuels, sont à travailler en parallèle pour garantir que les salariés et l’entreprise passeront ce cap de manière sereine et volontaire et pourront s’inscrire dans la durée…. car le changement durera.
Compliqué de trouver l’oxygène et l’énergie pour mettre en œuvre ces actions?
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Bonne rentrée.